Comprendre les addictions

Eclairage sur les mécanismes de la dépendance et les voies de traitement

242 Mis à jour : 07/2025 10 min.

Qu’est-ce qu’une addiction ?

L’addiction se définit comme une conduite répétée, persistante, et irrépressible, centrée sur une substance psychoactive (alcool, nicotine, drogues, médicaments) ou un comportement (jeu pathologique, cyberdépendance, achats compulsifs, etc.), qui se maintient malgré la conscience de ses conséquences délétères.

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L’addiction se distingue de l’usage abusif par la tolérance, le sevrage et la compulsion. Elle s’inscrit dans une dynamique biopsychosociale complexe où interviennent des facteurs génétiques, développementaux, environnementaux, mais aussi des vulnérabilités psychiques (traumatismes, troubles de l’attachement, troubles de l’humeur, etc.).

    Elle repose sur trois critères fondamentaux :
  • la perte de contrôle sur la consommation ou le comportement.
  • le craving (désir intense ou irrépressible).
  • la poursuite de l’acte malgré ses effets négatifs sur la santé physique, psychique, relationnelle ou sociale.

Quelles sont les causes des addictions ?

Les addictions résultent souvent de causes multifactorielles impliquant à la fois des dimensions psychologiques et neurobiologique. Cette intrication explique pourquoi il est, parfois, important d'associer une psychothérapie avec un traitement pharmacologique.

  • Causes psychologiques

L’approche psychologique des addictions considére le trouble comme une tentative de maîtrise d’un conflit psychique (nos contradictions), souvent lié à des souffrances archaïques (trouble de l’attachement, traumatisme). Le recours à une substance ou à un comportement addictif serait une tentative pour échapper à une souffrance psychique intense, en cherchant une forme de plaisir immédiat (dit: jouissance) qui court-circuite la gestion des conflits internes. L’addiction viendrait, alors, combler une faille dans le sentiment d’identité ou apaiser un traumatisme non traité.

  • Les causes neurobiologique

Sur le plan neurobiologique, l’addiction est parfois liée à une dérégulation des circuits de la récompense (principalement le système dopaminergique), du contrôle exécutif (cortex préfrontal), et de la gestion émotionnelle. Le comportement addictif devient progressivement une réponse automatique à des stimuli internes ou externes, souvent pour gérer un mal-être, une angoisse ou une vacuité psychique.

Les différents types d’addictions :

On distingue généralement 2 grandes catégories d’addictions :

  • Les addictions liées à la consommation de substances : alcool, cannabis, drogues, tabac, médicaments. Elles entraînent souvent une dépendance physique et psychique.
  • Les addictions comportementales : jeux d'argent, alimentation, usage excessif des écrans, sexualité compulsive, sport à outrance (bigorexie). Elles ne reposent pas sur une substance, mais sur un comportement devenu incontrôlable.

Il est essentiel de ne pas minimiser les addictions comportementales. Souvent moins visibles que les dépendances à des substances, elles peuvent pourtant avoir des conséquences tout aussi graves : rupture des liens sociaux, troubles de l’humeur, perte d’autonomie, souffrance psychique, etc. La prise en charge nécessite une approche globale, combinant souvent un accompagnement psychologique, médical et social.

Quels sont les signes d'une addiction ?

Les signes d’une addiction peuvent varier en fonction de la personne, du type de substance ou de comportement concerné, ainsi que du stade de la dépendance. Toutefois, certains indicateurs reviennent fréquemment et permettent de repérer une situation à risque. Il est important de rester vigilant face à ces signaux d’alerte, car plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances de rétablissement.

  • Tolérance accrue : la personne a besoin de consommer des quantités de plus en plus importantes de la substance ou d’intensifier le comportement pour ressentir les mêmes effets qu’auparavant. Ce phénomène est un signe classique de dépendance.
  • Perte de contrôle : malgré une volonté d’arrêter ou de réduire la consommation ou le comportement, la personne se sent incapable d’y parvenir. Elle peut faire plusieurs tentatives infructueuses et se sentir dépassée par ses propres impulsions.
  • Syndrome de sevrage ou souffrance en cas d’arrêt : lorsqu’elle cesse ou réduit la pratique addictive, la personne peut ressentir un mal-être physique (tremblements, sueurs, douleurs) et/ou psychologique (anxiété, irritabilité, déprime). Ce « manque » contribue à entretenir le cycle de l’addiction.
  • Retrait progressif de la vie sociale et professionnelle : l’addiction prend une place de plus en plus centrale dans la vie de la personne, au détriment de ses activités habituelles, de ses relations familiales, amicales ou professionnelles. Cela peut entraîner un isolement, une perte d’emploi ou des conflits répétés.
  • Déni ou minimisation : la personne peut ne pas reconnaître l’ampleur du problème ou en minimiser les conséquences, souvent par peur du jugement ou de la stigmatisation.
  • Poursuite malgré les conséquences négatives : bien que l’addiction entraîne des problèmes de santé, financiers, juridiques ou relationnels, la personne continue à consommer ou à adopter ce comportement de manière compulsive.

Reconnaître ces signes est une première étape essentielle vers une prise de conscience. Il ne faut pas hésiter à en parler à un professionnel de santé (psychologue, médecin) ou à se renseigner auprès des centres d'addictologies. L’addiction est une pathologie complexe, mais des solutions existent pour s’en sortir.

Comment s’en sortir ?

Il est important de noter que l’addiction ne relève ni d’un simple excès ni d’un manque de volonté : elle constitue bien souvent un mécanisme inconscient visant à apaiser une souffrance psychique profonde, parfois difficile à exprimer par les mots.

Heureusement, il est possible de s’en sortir avec un accompagnement psychologique adapté et du temps.

Les approches psychothérapeutiques

Sur le plan clinique, la prise en charge que je propose utilise une approche intégrative, alliant exploration introspective et mise en place de stratégies de changement concrètes et durables.
Elle permet d’explorer l’histoire personnelle, les blessures émotionnelles et les mécanismes de défense qui alimentent la dépendance. L’objectif est de vous accompagner dans la reconnaissance, la compréhension et la transformation de ces schémas internes, afin de retrouver une véritable liberté intérieure et un mieux-être durable.

En tant que psychologue, j’intègre à la fois l’analyse introspective et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui offrent un cadre structuré pour identifier, questionner et modifier les pensées automatiques, les émotions envahissantes et les comportements répétitifs à l’origine du maintien de la dépendance.
Parfois, il faut prévoir d'associer à ce travail un soutien médical d'addictologie.

Conclusion

Sortir d’une addiction ne repose pas uniquement sur la volonté personnelle. Il s’agit d’un processus complexe qui nécessite souvent un accompagnement professionnel. Une prise en charge psychologique permet de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de la dépendance, de renforcer les stratégies d’adaptation, et de retrouver une plus grande autonomie émotionnelle.

Associer un suivi thérapeutique à une approche médicale augmente considérablement les chances de réussite et favorise une reconstruction durable de la personne. Il n’y a aucune honte à demander de l’aide : au contraire, c’est un acte de courage et un premier pas essentiel vers plus de liberté.

  • Je suis psychologue clinicien spécialiste en psychopathologie et je vous aide à surmonter vos addictions. Vous pouvez prendre RDV en visio-consultation.
    Je suis là pour vous aider.

Le contenu de cette page est uniquement destiné à des fins informatives et éducatives. Il ne remplace pas un diagnostic, un conseil ou un traitement personnalisé effectué avec un psychologue clinicien ou un médecin. Si vous avez le moindre doute, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.

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